Le mécénat de compétences est la mise à disposition de collaborateurs sur leur temps de travail au profit d’associations, sur des missions d’intérêt général.
Nous avons recueilli le témoignage de Monsieur Jean P., qui nous livre son retour d’expérience en tant que salarié détaché auprès de la Mission Locale de Paris.
Jean P., pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
« De profil ingénieur avec une pratique de généraliste, j’ai fait ma carrière chez Orange et j’ai pu bénéficier du dispositif « préretraite temps partiel senior ». Au niveau professionnel, je pourrais dire que la rupture entre ma carrière professionnelle qui a duré près de 36 ans et la transition vers la retraite n’a pas été brutale. J’ai même quelques idées pour continuer une activité ultérieure. A aujourd’hui 59 ans, je suis salarié détaché en mécénat de compétences à la Mission Locale de Paris et j’accompagne désormais des jeunes en situation de réinsertion professionnelle. »
Qu’est-ce qui vous a fait choisir plus particulièrement l’insertion et l’accompagnement des jeunes ?
« C’est tout d’abord la volonté d’être utile et de transmettre quelque chose à des personnes qui en ont besoin, c’est mon objectif premier. Alors que je n’avais pas d’expérience dans l’engagement associatif, ma réflexion a mûri au fil du temps et j’ai pu appréhender la démarche et le travail à mener pour accompagner ces jeunes, à travers le retour d’expérience d’une personne de ma connaissance, engagée dans une mission locale d’une autre région. Cela a fait sens pour moi. »
Que vous apporte au quotidien cette expérience ?
« Au niveau personnel, je me suis d’abord assigné un objectif qui est de transmettre quelque chose. C’est une satisfaction personnelle que je perçois comme une forme de rémunération. Sans être un professionnel, on peut transmettre beaucoup. C’est un plaisir de voir avancer les jeunes que j’accompagne. Quand ils viennent me remercier, j’en tire beaucoup de satisfaction. Au-delà du coaching vers l’emploi, j’accompagne aussi des jeunes femmes qui se tournent vers des secteurs spécifiques, notamment le secteur sanitaire et social, à travers des métiers qui sont une découverte pour moi. »
Selon vous, quelles sont les conditions favorisant la réussite de ce dispositif « mécénat de compétences » ?
« C’est la rencontre heureuse entre la volonté ou les obligations qu’ont les entreprises en matière de RSE et les besoins des associations. Les entreprises ont des objectifs de RSE qu’elles remplissent de manière diverse et variée et le mécénat de compétences est une possibilité qui leur permet de gérer la fin des carrières de leurs salarié.es dans des conditions financières qui leur sont favorables.
La réussite coté associations : il faut que celles-ci aient des besoins qui ne puissent pas être comblés par des salariés permanents. Les compétences du salarié détaché doivent être complémentaires de celles des conseillers insertion-emploi. L’association met ensuite en place des formations pour intégrer les nouveaux bénévoles et salariés détachés, présentant l’ensemble des dispositifs de la structure. C’est dans ce cadre que j’ai suivi la formation « animer un réseau d’entreprises partenaires » avec Ressources et Carrières. »
Quels conseils donneriez-vous à un.e salarié.e qui souhaite s’engager dans ce dispositif ?
« Il faut tout d’abord que le ou la salarié.e identifie le type de mécénat dans lequel il ou elle compte s’investir. Ensuite, il faut rencontrer d’autres salarié.es qui ont été détaché.es et voir différents types de missions. Il faut aussi se demander si l’on désire continuer à exercer son métier ou faire une autre activité qui sort de son champ de compétences. Enfin, il est nécessaire de s’interroger sur le niveau d’engagement que l’on souhaite avoir au sein de l’association. Est-ce que l’on veut s’invertir sur des missions courtes ou longues ? Consacrer 50% de son temps à l’association dans le cadre d’une activité autonome ou effectuer simplement des missions ponctuelles ? »
Votre mot de la fin
« J’encourage les salariés à adhérer à ce type de dispositif et à s’engager dans le milieu associatif. C’est une expérience riche, qui permet aussi de faire la transition en souplesse entre le monde du travail et une activité de retraité.e « .