Comment sécuriser son parcours professionnel après un cancer du sein?

Octobre rose : comment sécuriser son parcours professionnel après un cancer du sein, alors qu’une femme sur cinq connait une récidive ?

Publié le 27 octobre 2022

Le cancer du sein frappe chaque année près de 60 000 femmes en France, mais avec une double peine pour 20% d’entre elles lorsqu’il récidive.

D’après l’institut Curie, 1er centre européen de prise en charge du cancer du sein, certains d’entre eux dits « triple négatifs » sont plus à risque que d’autres, avec potentiellement une récidive locale (au niveau du sein) ou « à distance » dans d’autres organes.

Le risque de récidive et son intensité dépendent, non seulement de la taille de la tumeur initiale et de l’atteinte ou non des ganglions, mais aussi du traitement prescrit, précise l’institut.

Outre le diagnostic très précis à l’aide de l’imagerie et d’un prélèvement par biopsie, c’est la prise en charge pluridisciplinaire et sa personnalisation qui limiteraient prioritairement le risque de rechute, avec différentes combinaisons de traitements (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées, immunothérapie), en complément de la chirurgie.

Il est indéniable que le cancer du sein et sa récidive sont aussi un facteur aggravant des situations de précarité chez la femme, et pourtant des pistes de solutions existent :

La première est une démarche administrative, celle de se faire reconnaître « travailleur.euse handicapé.e » (RQTH) auprès de la CDAPH, reconnaissance dont peut bénéficier toute femme développant ou ayant développé un cancer du sein.

Cette reconnaissance administrative lui donne accès à un ensemble de mesures pour favoriser son maintien dans l’emploi ou sa réinsertion professionnelle : financement d’une adaptation au poste de travail, aides spécifiques pour se former sur un nouveau poste ou de nouvelles fonctions, priorité à l’emploi à compétences égales avec aides à l’embauche…

Cette reconnaissance est aussi un « Joker » : la bénéficiaire en rémission peut décider de ne pas utiliser cette « carte », mais si un jour son cancer récidive, elle pourra mobiliser toute son énergie pour combattre la maladie, la sécurisation de son emploi ayant déjà été traitée, puis ressortir sa « carte » en cas de nécessité.

Par ailleurs, un employeur a tout intérêt, pour des raisons financières, à garder prioritairement un.e salarié.e avec un statut RQTH, ce qui permet de répondre à tout ou partie de son obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) à hauteur de 6% de son effectif (structures de 20 personnes et plus), sous peine d’une lourde contribution financière.

Une autre démarche possible est un bilan de compétences santé-handicap : il s’agit d’un accompagnement de 20 à 24 heures par séance de 2 heures, financé notamment par le CPF, l’Opco de l’employeur, l’Agefiph ou le Fiphfp.

Il permet d’évaluer les capacités et les freins de santé de la personne, pour élaborer un projet professionnel adapté et en cohérence avec ses aspirations, en vue de la maintenir dans son emploi avec un éventuel aménagement de poste, ou de l’orienter sur un projet de reclassement interne ou externe adapté à sa situation. Il est mené sur temps de travail ou hors temps de travail (sans obligation d’en informer son employeur). Ce bilan est aussi l’occasion pour la personne de se faire aider dans sa démarche de reconnaissance RQTH.

Si vous souhaitez aller plus loin, sachez que le cabinet Ressources et Carrières accompagne depuis 20 ans les femmes et les hommes confrontés à des problématiques de santé, pour renforcer leur employabilité, leur maintien ou leur retour à l’emploi.

https://ressourcesetcarrieres.com/offre/bilan-de-competences-reference-handicap/