Le CEJ (Contrat Engagement Jeune), lancé en 2022, est aujourd’hui pleinement opérationnel dans les Missions Locales. Pourtant, ce dispositif, qui s’inscrit dans une approche globale de l’accompagnement du jeune, ne peut fonctionner de manière optimale sans ses « coordinateurs » sur le terrain. Tels des chefs d’orchestre, ils assurent la coordination des actions des conseillers, intervenants et partenaires externes, en lien avec le parcours personnalisé du jeune. Beaucoup de coordinateurs CEJ que nous avons rencontrés ont parlé du besoin de clarification de leur mission et de la nécessité d’acquérir des nouvelles compétences indispensables à leur fonction.
L’arrivée du CEJ en 2022 a entraîné quelques changements importants dans l’organisation et les méthodes de travail des acteurs de l’insertion qui mettent en œuvre ce dispositif. Ces changements ont été vécus plus ou moins difficilement par les salariés des Missions locales. Parmi les difficultés pointées au début, il y avait une charge administrative nettement plus lourde, des moyens humains et matériels qui manquaient, un système d’information mal adapté, et en particulier une situation de « concurrence » avec l’ex-Pôle Emploi sur un dispositif destiné aux jeunes, malgré l’expertise reconnue et des longues années d’expérience des ML auprès des jeunes.
Dans le réseau des ML, les modalités de mise en œuvre du CEJ varient d’une structure à une autre. Des différences concernent de nombreux aspects tels que la durée des contrats proposés, l’offre d’ateliers, les moyens matériels disponibles, les modalités de suivi et de sanction, l’organisation des équipes (équipe dédiée ou non, création des postes de coordinateurs) … La première année du CEJ s’apparentait en effet à une phase d’expérimentation où les structures prenaient des initiatives et adoptaient des pratiques différentes en fonction de leurs spécificités. Au fur et à mesure des retours d’expérience, des ajustements ont été apportés. Aujourd’hui, la mise en œuvre de ce dispositif a atteint sa vitesse de croisière (175 000 contrats signés dans les ML entre janvier et octobre 2023 d’après les chiffres de la DARES).
Concernant les coordinateurs CEJ, ils présentent des profils très diversifiés dans les ML, tant en termes d’ancienneté, de fonction antérieure et de niveau hiérarchique, que de connaissance du terrain et d’expérience. Ils sont conseillers, managers, directeurs adjoints… avec peu ou beaucoup d’ancienneté ; certains sont coordinateurs CEJ à temps plein, d’autres à mi-temps, en fonction des besoins et de la taille de la structure. À côté des recrutements internes, certaines ML choisissent de rechercher à l’extérieur des profils correspondant précisément aux exigences de ce poste.
Malgré la diversité de leurs profils, les coordinateurs CEJ expriment des sentiments et des besoins qui convergent. En raison de la nouveauté du dispositif, ils n’ont pas suffisamment de recul sur le terrain. Beaucoup souhaitent bien comprendre les contours de leur mission pour mieux la remplir et expriment le besoin de monter en compétences pour pouvoir assumer leurs responsabilités de coordination. Parmi les compétences à acquérir figurent l’accompagnement d’équipe, la relation avec les employeurs, intervenants et partenaires externes, ou encore la conception pédagogique et l’évaluation des ateliers collectifs, le suivi des parcours, voire les méthodes de recadrage dans certaines situations.
En plus du besoin de monter en compétences, l’envie de rencontrer les homologues dans d’autres structures se fait sentir très fortement. Échanger avec des coordinateurs des autres ML permet de découvrir les différents modes d’organisation, la diversité des ateliers proposés ; de parler entre collègues de ce qui fonctionne, de ce qui ne marche pas, de partager les bonnes pratiques…
Pour aider ces femmes et ces hommes à être plus sereins et efficaces dans leur mission, la formation « S’approprier les méthodes, posture et outils des coordinateurs CEJ » vise à leur fournir des apports théoriques et pratiques qui concernent plusieurs aspects spécifiques de leur travail. En plus, elle offre aux participants un espace d’échange et de réflexion collective. Dans cet espace, les participants peuvent prendre du recul par rapport à leur quotidien. La prise de hauteur permet de réfléchir sur le sens à donner à leur travail, sur le sens du parcours d’insertion, du point de vue du bénéficiaire et de celui de la structure. Enfin, la diversité des profils et des expériences sur le CEJ dans une session en inter-structures rend enrichissants les échanges et favorise la mutualisation des bonnes pratiques.
Maï LÊ-GAUTHIER – Équipe pédagogique de Ressources et Carrières
Dispositif Contrat d’Engagement Jeune : 4 formations en inter-structures pour outiller et réajuster
Conduire un projet : planifier, mobiliser, piloter (2 jours)
🕒 04 – 05 avril 2024 ou 07 – 08 novembre 2024
S’approprier les méthodes, posture et outils du coordinateur CEJ (3 jours)
🕒 21 – 22 mai 2024 + 12 juin 2024 ou 14 – 15 octobre 2024 + 14 novembre 2024
Gérer les émotions et désamorcer les conflits (2 jours)
🕒23 – 24 mai 2024 ou 19 – 20 septembre 2024
Concevoir une action collective et animer un groupe avec les outils collaboratifs (3 jours)
🕒03 – 04 juin 2024 + 03 juillet 2024 ou 03 – 04 octobre + 05 novembre 2024